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The
Passport to Paradise gallery highlights the bold, visual images found
all over Dakar by focusing upon the urban visual culture of the Mourides,
a Senegalese Sufi movement centered upon the life and teachings of
a local saint named Sheikh Amadou Bamba.
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Fuuta
Tooro Oral History Project: Interview with Ceerno Daahir Aan French Translation Session from which is taken selection 1 of Moustapha Kane and David Robinson, eds, The Islamic Regime of Fuuta Tooro. An Anthology of Oral Tradition transcribed in Pulaar and Translated into English (East Lansing, Michigan State University, African Studies Center, 1984). ANNE, Thierno Dahirou 11 avril 1968 traduction d’Ibrahima Ly, avec l’aide d’Oumar Ba de l’IFAN Anne: Au temps de l’Almamat et d’Almamy Yusuf, il y avait de grands marabouts ici. Les Futanke en ce moment-là ne connaissait que le wird Qadiri. On le pratiquait dans plusieurs centres du Futa, surtout à Nguidjilogne. A l’époque de Yusuf, Cerno Tillere Amadu Delo se trouvait ici et faisait partie des grands chefs Qadiris du Futa. Alpha Abdul en fait partie aussi, il était d’ici et fut un musulman très pieux. Alpha Abdul Qadiri, qui fut le premier membre de notre famille à accompagner Shaikh Umar, se repose a Dingiray vers l’est. Il avait laisse son père et sa mère vivantes. Celles-ci l’ayant encouragé d’accompagner Umar. Mamadu Lamin est surnomme “l”aîné de la religion” [afo din]; il n’eut pas de descendants. Un de ses petits frères s’appelait Cerno Tillere Usman Alfa et c’est celui-ci qui le remplaça. Bokar Alfa, son deuxième petit frère, succéda à Usman et fut succédé par Cerno Yero Bal qui ne resta pas très longtemps à la tête de la communauté. Cerno Tillere Alfa Abdul, que j’ai cité plus haut, fut suivi par Cerno Tillere Hadiya, un fervent musulman et un saint, d’après les dires. Il fut un moment quand il y avait des bagarres tous les jours, les gens du village se battant entre eux. Un jours quand ils étaient sur le point de se battre Cerno Tillere Hadiya dit: “Il faut que cela ne se fasse point ici. Nous sommes venus dans votre village avec l’intention de le pacifier et de vous instruire. Si vous mourez tous, nous ne pouvons que plier nos bagages et partir. Je vous supplie de vous calmer pour que le sang ne se verse pas ici.” Malgré ses conseils les hommes sortirent du village, le fusil sur l’épaule, pour s’entre-tuer. Cerno Hadiya pria Allah d’adoucir la tension. Dieu fit tomber une pluie torrentielle, qui mouilla la poudre dans le canon et les bagarreurs durent retourner dans le village sans coup férir. Cerno Tillere Hadiya eut Bokar Cerno Tillere qui fut le père de Cerno Yaya, qui lui est décédé tout dernièrement. Il eut aussi Cerno Abbas, père de Cerno Tillere Mamadu Abbas qui fut le chef de ce quartier pendant 29 ans. Ce dernier est décédé l’hivernage passé avant Cerno Yaya. Au temps de l’Almamat on ne pratiquait que le wird Qadiri. C’est Cerno Yero Bal qui activa le wird ici lorsqu’il revint de la Mauritanie. Il avait pris le wird de Shaikh Sidiyya Baba, un marabout maure qui enseignait chaque heure près de 100 talibés, dont chacun avait ses propres talibés. C’est à l’époque de Cerno Amadu Bokar que le wird Tijane entra dans le Futa. C’est lui qui aidait à propager le wird; avant il avait été Qadiri, ayant reçu le wird de Cerno Yero Bal. Il [Cerno Amadu] fut Qadiri pendant 2 ans, puis il alla à Tivaouane où El Hajj Malik Sy lui donna le wird Tijane. Il revint en 1914 pour propager le Tijaniyya dans toute la région. Le Tijaniyya grandissait tandis que le Qadiriyya s’affaiblissait jusqu’aujourd’hui, quand le Tijaniyya domine dans toute l’étendue du pays. Pendant l’Almamat le Tijaniyya était minoritaire. Les Almamies ont précédé Shaikh Umar, qui fut le premier à apporter le wird Tijane au Futa. Quelques uns des compagnons d’Umar qui avaient pris le wird Tijane à Nioro ont activé le wird à leur retour au Futa, et c’est grâce à eux que le Tijaniyya a pris une ampleur ici. Musa Gueye: Y’avait-il a Nguidjilogne un grand foyer qui attirait des disciples de toutes les régions du Futa? Anne: C’est a l’époque de Cerno [Yero] Bal que Nguidjilogne fut un grand centre. Mais avant ce foyer il y’en avait un autre dont le marabout fut Cerno Tillere Usman, qui n’enseignait que le fiqh. C’est pour cela qu’on le surnomma Usman Lawwal [c-a-d “le premier,” car il enseignait surtout le premier tome de Shaikh Khalil]. Usman engendra Cerno Hamidu, Cerno Hady et Cerno Tillere Amadu Moktar. Bokar Cerno Tillere installa ici un grand foyer où il n’enseignait que le “Khalil,” c-a-d le fiqh. Il fut surnommé Bokar Thani [c-a-d “le deuxième,” car il enseignait surtout le deuxième tome de Khalil]. Ce deuxième tome comprenait le droit musulman, la pratique de la religion, la vie en communauté, et renseignements pour éviter l’usure et pour distinguer les bons et mauvais éléments dans le mariage et dans le manger. Cerno Yero Bal fut l’un des plus grands marabouts de ce village. En ce moment il y avait très peu de lettres qui savaient le fiqh ou la lugha [philologie]. Cerno Kayar de Dondu était très verse en lugha, des talibés allaient étudier chez lui. Cerno Yero Bal enseignait le tawhid, le fiqh, la lugha, le nahw, ma`ani, le bayyan, la badi`a, le usul, le mantiq, le `arad, le tafsir al-Qu’an, et le Mustalah al-hadith. A cause de ses capacités il fut très renomme et beaucoup d’habitants des régions avoisinants y venaient étudier. Le foyer de Nguidjilogne avait plusieurs branches. Cerno Sire, le fondateur du village, fut un ami intime à Almamy Abdul. Celui-ci le pria de venir ici afin de repousser les maures qui voulaient traverser pour razzier le pays. Les Ceddos Kolyabe savaient que Dieu réalisait tout ce que Cerno Sire lui demandait. Cerno Sire avait dit a Almamy Abdul qu’il ne voulait devenir chef mais préférait vivre d’une façon modeste. Almamy Abdul dit: “Qui veut aller habiter près du gué d Nguidjilogne pour empêcher le passage des maures?” Les Kolyabe répondirent dans l’affirmative a condition que Cerno Sire les accompagnent. Ce dernier enfin les accompagna, lui et son homonyme Sire Dara, un homme courageux et serviable. Sire Dara fut nomme chef du village et Cerno Sire imam de la mosquée. Ce dernier s’appelle aussi Cerno Darel. Il étudiait et enseignait le Qur’an en même temps. Il eut 8 enfants. Son frère, Mahmud Sire, était avec Almamy Abdul à Kobbilo. Il engendra Almamy Mamadu. Mahmud Awa et Sire Awa ont même père et même mère. La mère de l’Almamy [Mamadu] était une Denyanke, fille de Konko Bubu Musa. Lorsque Konko fut vaincu par Samba Gelajegi, il donna tous ses fils aux marabouts pour les instruire. Il donna sa fille Aminata Konko a Tafsiru Mamudu, après que Cerno Sire avait déjà refuse de la prendre. Mahmud envoya son fils Mamadu chez son frère Cerno Sire pour l’instruire et pour éviter le contact avec ses beau-parents Denyankes. Cerno Tillere Sire l’éduqua jusqu’à l’age adulte et lui donna sa fille comme épouse et une maison qui commençait ici et allait jusqu’à la demeure d’Abbas. Cerno Sire occupait la partie à cote du fleuve. Il fut nomme Almamy du Futa. Chacun des fils de Cerno [Sire] avait un don particulier. Son aine s’appelait Cerno Tillere Amadu et était très favorise par la fortune. Dieu lui donnait tout ce qu’il demandait. Cerno Tillere Baba, père de Cerno Hadiya, fut un bon orateur, on croit tout ce qu’il dit. Cerno Tillere Amadu engendra Mamadu Amadu et Fatimata Amadu. Celle-ci fut la jeune fille qu’on donna à Almamy Mamadu. Mamadu eut Dahiru qui eut Cerno Tillere Bokar Dahiru, le chef de [cette branche] de la famille. Certains d’entre eux furent des merveilleux calligraphes dont tout le monde estimait les écritures. Cerno Mamadu Kao [père d’Amadu Mamadu Kao] fut parmi ceux-ci. Il recopia près de 7 livres du Qur’an sans compter d’autres oeuvres. Cerno Amadu Bokar était un savant comme Yero Bal. Après ce dernier il y avait 3 grands lettrés dans la famille: Cerno Amadu Bokar, Cerno Hamidu Cerno Tillere et Cerno Tillere Mamadu Abbas. Cerno Amadu Bokar connaissait le nahw mieux que les autres matières. Cerno Hamidu était très verse dans la lugha et écrivait beaucoup au sujet des poèmes et des chansons. Cerno Mamadu Abbas était un homme qui connaissait le droit, il faisait des jugements jusqu’à l’age de 84 ans. Dahiru Cerno Yero Bal est notre doyen actuel et le chef de ce quartier. Il est à Dakar maintenant, son frère Cerno Aliu le remplace [pendant son absence]. Musa Gueye: Lorsque le Tijaniyya remplaçait le Qadiriyya, y’a-t-il eu un changement dans la méthode ou le contenu de l’enseignement? Anne: Le Qadiriyya est une autre façon de prier. le wird est un moyen de compléter la prière. Dieu oblige chacun de prier aux heures fixées. Un adepte Qadiri doit égrener son chapelet 600 fois à chaque heure de prière. Le wird Tijane diminua le nombre mais y exigeait le lazim [le “nécessaire”]. Ils le font matin et soir, avec les wazifa [“devoirs” ou prières en commun] [pour ceux qui peuvent les accomplir]. Chaque adepte doit connaître les règlements de sa secte. Un Qadiri doit prendre les livres Qadiri pour savoir ce que son Shaikh, Abdul Qadir Jilani, a recommandé. Shaikh Amadu Tijane a écrit des livres pour ses adeptes. Chaque secte comporte des règlements pour le comportement de ses affiliés. On ne change pas l’enseignement, on ne peut pas changer les Qur’an, le droit musulman, les hadith ou traditions du Prophète, les paroles, les 4 premiers khalifes, les paroles des 4 imams [fondateurs des écoles de droit]. Chaque génération comprend que des hommes qui étudient leur propre contexte et l’application des normes a ce contexte. Les fidèles Qadiris ne peuvent appliquer que l’enseignement de Shaikh Abdul Qadir Jilani. Le Tijani ne peut changer ni la prière, ni le jeune, ni la dîme. Musa Gueye: Je crois que si un Qadiri veut prendre le wird Tijane il est oblige de renoncer au wird Qadiri, n’est-ce pas? Anne: Oui, c’est comme ca. Alla a ordonne la prière, le jeune et la dîme et non pas le Qadiriyya ou le Tijaniyya. Il a ordonne le pèlerinage à la Mecque. A par les 5 piliers de l’Islam il y a la Sunna du Prophète qui, elle aussi, n’est pas la création des 2 sectes. Le prophète était le “procureur général” et classa les lois de la shari`a avec l’aide de ses 4 compagnons ou conseillers. Ils ont ordonne la prière dans la mosquée et les prières maafila [supererogatoires], et la conciliation par moyen d’emissaires en cas de désaccord. Les imams firent des études approfondies sur le fiqh. Les wirds furent crées pour compléter les prières et pour aider les fidèles a se rappeler l’existence d’Allah, le Créateur et le Maître de tout l’univers. Les grands marabouts Sufis qui créèrent les wirds sont Shaikh Abdul Qadir Jilani, Shaikh Amadu Tijane, Abdul Aziz Dabari et d’autres. Certains pensait qu’en récitant un certain verset a une certaine heure on obtient droit a un grand nombre de bénéfices et ils ont crée leurs wirds. Et les hommes doivent toujours se rappeler d’Allah. Donc le wird est utile pour le musulman, il doit l’appliquer pour compléter sa religion, même s’il n’est pas très compétent dans la matière. C’est pourquoi Shaikh Abdul Qadir demanda a chacun de ses adeptes d’égrener le chapelet 600 fois a chaque heure de prière. Shaikh Amadu Tijane demanda au Prophète de raccourcir le nombre, et c’est pourquoi le Tijani ne fait le lazim et le wazifa que matin et soir et non pas à chaque heure de prière. C’est en partie à cause du travail, des changements des générations et la faiblesse grandissante des hommes d’aujourd’hui. [Ceux qui sont comme Musa Gueye ne se lavent qu’à 7 heures du matin.] Autrefois les Qadiris faisaient des nuits blanches tout en égrenant leurs chapelets. L’adepte Tijani peut dormir calmement toute la nuit. Shaikh Tijane ordonna que les fidèles musulmans prient en groupe, à cause des paroles du Prophète, qui demanda: “Est-ce qu’un homme qui se baigne 5 fois dans un marigot passant près de sa maison sera propre ou non?” Les gens lui répondirent que cet homme serait toujours propre. Le Prophète ajouta: “Eh bien, c’est comme celui qui fait la prière 5 fois par jour.” Je répète que les sectes n’ont rien change, sauf que certains marabouts aient peut-être rappelés certains préceptes oubliés. Musa Gueye: Almamy Abdul et Sulayman Bal, où ont-ils étudie? Anne: Autrefois l’instruction n’était pas très bien répandu parque que l’Islam même était minoritaire dans un pays où les chefs étaient des infidèles, c-a-d les peuls Denyanke et les ceddos Kolyabe et les ceddos noirs [balebe]. Ils ne faisaient que des razzias. Allah fit propager l’Islam jusqu’au Maghreb, en Mauritanie et au Sénégal. En ce moment il n’y avait qu’un petit nombre de musulmans [ici]. Un marabout enseignait à Pir Sagnakhor en même temps que Shaikh Amadu Tijane. Abdul Qadir et Sulayman Bal étaient des contemporains de ce dernier. Ils allèrent a Pir en compagnie de Cerno Sire de Nguidjilogne. A Pir on n’enseignait que le fiqh et les prières des “noms d’Allah.” Le maître était très pieux et ses disciples ne faisaient que l’imiter. Ils n’apprenaient qu’un peu de fiqh et de lugha. Dans leurs correspondance ils ne pouvaient s’exprimer qu’à demi, ils se devinaient [à travers leurs lettres]. Apres leurs études ils retournèrent au Futa; ils voulaient propager l’enseignement mais les chefs païens s’y opposaient. Sachant que ces chefs étaient très puissants ils désignèrent Sulayman Bal pour les diriger parce qu’il était a la fois plus malin et plus éveillé qu’eux. Ils commencèrent a prier Allah pour les aider. Apres les prières Sulayman Bal dit qu’il lutterait avec les peuls et ferait perdre à ceux-ci leur règne, mais que lui-même ne régnerait pas a leur place. Il les conseilla de chercher Abdul Qadir après a mort pour gouverner le pays avec justice. Ceux qui étaient avec Sulayman Bal devaient prier Allah a Sauver le pays et devait essayer d’éveiller l’esprit des habitants. Tout cela permettrait à l’Islam de s’étendre. Ils étaient tous des adeptes du Qadiriyya et des contemporains de Shaikh Amadu Tijane qui avait crée la nouvelle secte. Ils ne pouvaient pas, donc, prendre le wird Tijani. El Hajj Malik Sy, durant tout sa vie, n’a pas mis le pied au Maghreb. Peut de gens connaissaient le chemin du Maroc, ce sont les européens plutôt qui y faisaient des voyages. El Hajj Malik Sy dit: “Nous rencontrons Shaikh Amadu Tijane, nous le voyons à travers nos âmes avec les yeux q’Allah nous a donnes, mais nos corps sont loins l’un de l’autre, le sien à Fez, le mien a Tivaouane.” C’est pourquoi on peut utiliser le sable pour faire des ablutions s’il n’y a pas d’eau. Un habitant de Tivaouane peut faire une prière qu’il considère comme correcte tandis que pour un Tijane a Fez il ne suffira pas. Les Futanke destituèrent les peuls, Sulayman Bal mourut et les notables du Futa, en majeure partie des marabouts pieux, se réunirent pour nommer l’Almamy. Celui-ci n’oublia pas ceux qui l’avaient mis au trône après qu’il prit ses fonctions. Musa Gueye: Comment s’appelait le marabout de Pir? Anne: Je ne sais pas. Musa Gueye: Où avait-il etudie? Anne: Je ne sais pas. Musa Gueye: L’école de Pir existe depuis quand? Anne: Je ne sais pas. Je sais seulement qu’à peu près 200 ans se sont déroulés depuis l’avancement de Shaikh Amadu Tijane. Depuis le départ de Sulayman Bal et les autres pour Pir jusqu’à présent fait 200 ans. Musa Gueye: Apres Almamy Abdul, est-ce qu’Almamy Yusuf était aussi un homme de Dieux et d’une autorité remarquable? Anne: Apres les 10 premiers Almamies on élisait les Almamies comme dans les élections d’aujourd’hui. Chaque homme issue d’une bonne famille bien connue préparait sa candidature. les vrais Almamies étaient les 10 premiers, ayant les qualités de matrice, fidélise et énergie. Un homme possédant ces vertus pouvaient être nomme Almamy par tous les lettrés [fodiyabe]. Yusuf était élu. Il brigua le siège plusieurs fois mais n’en était pas toujours satisfait. Chaque fois il régnait quelques ans pour sortir et revenir encore au pouvoir. Un jour il alla voir son marabout au Bundu, lui confiant son désir. Le marabout lui demanda: “Est-ce que ta mère vit?” Yusuf répondit: “Oui, elle vit.” Le premier reprit: “As-tu ta première femme?” Yusuf dit: “Oui, je l’ai.” Le premier dit: “As tu ton fils aine?” Yusuf répondit: “Oui, il est chez moi.” Puis le marabout lui dit: Apres ton retour, commence a t’asseoir a cote de ta mère pour causer avec elle. Donne toute la responsabilité de la famille a ta femme. Aime ton fils.” A son retour l’Almamy commence a s’asseoir à côté de sa mère à tout moment libre. Chaque fois que quelqu’un luit demandait quelque chose il l’envoyait chez sa femme. Il acheta un bon cheval pour son fils. 6 mois plus tard il devint Almamy, et il alla au Bundu remercier son marabout, qui lui dit: “C’est ce que je te dis seulement qui peut te servir comme gris-gris.” Certains Almamies destituaient d’autres, certains assassinaient des Almamies, rien que pour prendre leurs places. Musa Gueye: Est-ce que Almamy Yusuf et Almamy Biran ont étudié ensemble au Futa Jalon? Anne: Je ne sais pas. Musa Gueye: Shaikh Saad Bu, pourquoi a-t-il plus de talibés au Futa que Shaikh Sidiyya de Boutilimit? Anne: Shaikh Saadu Abi fut un homme saint. Il vint dans ce pays et se lia avec les grands notables, ceux qui pouvaient propager une doctrine ou une secte dans le pays. Plusieurs Futankes allèrent le voir et y prirent le wird. Shaikh Sidiyya avait l’habitude de voyager a St. Louis, amenant des chèvres et voyageant dans le “Bani” [bateau portant le nom d’un affluent du Niger]. Parfois il continuait jusqu’à Dakar. Shaikh Saadu Abi avait beaucoup d’amis au Futa, c’est pourquoi la majeure partie des Qadiris du Futa sont ses talibés. Musa Gueye: Pouvez-vous nous parler des réactions des Tijanis de Shaikh Umar à Saad Bu qui pouvait donner le wird Tijane en même temps que le Qadiriyya? Anne: Shaikh Saad Bu formait des Tijanis et des Qadiris mais les Futanke ont refuse [d’accepter le wird Tijane de lui]. D’ailleurs Shaikh Amadu Tijane a dit qu’un homme qui n’a pas pris son wird ne doit pas le donner. Les Shaikh Tijanis formes par Shaikh Saad Bu n’ont pu avoir des adeptes qu’au Ferlo et au Jolof. Mais cette pratique est inadmissible, on ne peut pas être à la fois Tijani et Qadiri. Musa Gueye: Pourquoi les gens ont-ils laisse le Qadiriyya pour prendre le Tijaniyya? Anne: Cela c’est clair. C’est une question de générations. Shaikh Abdul Qadir vécut longtemps avant Shaikh Tijane, il y’a des générations entre les deux. La génération de Shaikh Tijane même est la première qui peut adopter ses révélations, les futures générations peuvent les suivre. Le Tijaniyya n’est ni meilleur ni plus adapte que le Qadiriyya dans notre époque. Musa Gueye: Est-ce que le retour des Futankes de Nioro a aide la propagation du wird Tijane? Anne: Quelques un de ces gens étaient vigoureux et rayonnants de personnalité, ce qui attirait des gens et les influençait a prendre le wird Tijane malgré une opposition Qadiri. Ces compagnons d’Umar, donc, ont contribue a répandre le Tijaniyya, ils ne faisaient qui suivre en somme le chemin du Prophète. fin |
Sampling from L'Institut Fondemental d'Afrique Noire (IFAN) Collection Charles Becker: Recherches et documents sur le Sida Photographs from “Passport to Paradise’: Sufi Arts of Senegal and Beyond |
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