Failed Islamic States in Senegambia
David Robinson
Praise Poem of Umar Tall
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LA VIE D'EL HADJ OMAR
QACIDA EN POULAR
1. Je loue mon Maître, l'Unique, le Munificent qui ne se lasse pas. Tout homme à qui Il a donné sait que, jusqu'à ce qu'il meure, il ne manquera de rien.
2 J'appelle les grâces et le salut 'Allah sur le Prophète Mohammed, qui a ren lu évidente l'existence d'Allah, le Vivant qui ne mourra pas.
3 Aussi sur sa famille et sur ses ompagnons et sur tous ceux qui ont uivi. S'étant liés à la Sounna, ils ne s'en délieront pas, ne s'en lasseront pas.
4 Sur les Saints et sur les Ulémas et sur tous ceux qui ont suivi fidèlement la Sounna; gens de la Vérité et de la Loi, ils ne se fatigueront pas.
5 Sur ceux qui ont été englobés dans l'Amour [d' Allah] et aussi sur tous ceux qui y entreront. Ils viendront d'en haut et descendront [sur cette terre, puis] ils monteront [au ciel], ils ne reviendront pas.
6 Parmi ceux qui viennent d'être cités est un [bélier] lumineux, brillant, qui a fait revivre toutes les parties de la religion, les a achevées sans qu'il en manque.
7 [Bélier] vigoureux, glorieux, prestigieux, qui ne chancelle pas,
[bélier] à la voix haute, blanc à tache noire en tête et qui ne se lasse pas.
8 Ayant tété et ayant les flancs pleins, il est rassasié et sans aucun pli dans les membres,[ayant tété] dans la paume d'un Arabe, ancêtre dont la valeur ne diminuera pas.
9 Lorsqu'il eut achevé son temps de téter, il fut sevré par sevrage auprès de son ancêtre venu d'Allah, le Maître qui ne mourra pas.
10 Terminaison de tous les saints, de même que son ancêtre a terminé tous les prophètes; choisis à la limite [du choix], ils n'enfreindront pas [les prescriptions divines].
1 Celui—là est notre Cheikh Ahmadou, fils de Mohammadou at-Tidjani, descendant du Prophète qui sera sans inquiétude [le jour du jugement].
2 Son ancêtre l'a abreuvé [de sa lumière], jusqu'à ce qu'il en ait laissé; il en a abreuvé ses Talibés. Choisis par Allah, ils ne commettent pas d'injustice.
3 Debout pour Allah en suivant la Sounna et les Descendants, tous les coins de la religion jusqu'à la fin, rien ils ne laissent de côté.
4 Ayant renoncé à mère et à père et à toutes les accoutumances, à cause d'Allah et de Celui qui a été envoyé avec la Vérité et ne trompe pas.
5 Ses Talibés, parmi [eux] en est un, appartenant à un [pays] qui est au loin, jusqu'à l'occident des terres, au Fouta-Toro; un qui ne faiblira pas,
6 qui est sorti d'un village, celui-là béni dans notre Fouta, que l'on nomme Halwar, [village] rendu brillant qui ne deviendra pas obscur.
7 Celui-là est Omar le Foutanké, fils de notre Saïdou, fils de la Sokna Adama, la purifiée qui ne sera pas souillée.
8 Obéissante, elle a fait abandon à son Tyêrno de toutes affaires, à lui entièrement soumise, à lui docile en tout sans colère.
9 Possédant les pleines lumières [de la religion] au dedans et au dehors, elle est un onguent au musc dont le parfum ne se dissipe pas.
20 La description de la Sokna Adama n'en finirait pas ; il te suffit de seulement évoquer ces saints d'Allah dont la renommée ne diminuera pas (ses fils).
1 Quiconque parmi [eux] a été cité, ses supériorités sont en grand nombre, à cause de la baraka de ces parents, des purs qui ne seront pas souillés.
2 Pôle et Médiateur que tous les pays regrettaient [de ne pas compter comme leur]; mâle des mâles est le dernier né d'Adama, tu le sauras.
3 C'est un soleil comme à mi-hauteur de son point culminant, une lune qui ne s'obscurcit pas, comme par une nuit de pleine lune avec un clair de lune sans mélange.
4 C'est une gloire, une élévation, ou encore une panthère au milieu d'ennemis.
C'est un secours rapide, c'est un fleuve profond qui ne noie pas.
5 C'est une très grande chose unique dans tous nos pays de l'ouest. C'est le miel de la création, son aliment vital qui ne s'altérera pas en vieillissant.
6 Lorsqu'il eut achevé' ix-huit an,
il ceignit ses reins, il se prépara au combat contre l'âme, qui n'est pas une aide.
7 Iblis et tous ses compagnons, et ce monde,et les accoutumances de lieu, et les camarades qui ne [vous] quittent pas,
8 tout cela, il le rejeta, il [en] sortit pour se diriger versAllah seul
et cet Envoyé pour la Vérité, juste, qui n'ajoute pas [aux prescriptions divines].
9 Il rechercha les connaissances de la Vérité et de toutes les lois; les prescriptions divines et celles fondées sur l'exemple d'Ahmadou furent [par lui] connues.
30 Lorsqu'il eut accompli trente et trois années, alors fit ses préparatifs cet homme ferme qui ne faiblira pas.
1 Alors se mit en route le serviteur [d' Allah]; il traversa tous les nombreux pays des musulmans, se dirigeant vers le grand paganisme qui ne se convertira pas.
2 Depuis le Fouta vers le Boundou, vers le'. Fouta-Djalon, jusqu'à Kangari, Kong, le Haoussa, à la religion qui ne vieillit pas.
3 . Il fit sept mois à Sokkoto, jusqu'à ce qu'ils fussent achevés complètement; il séjourna aussi à Gando deux mois; cet endroit fut dépassé.
4 Il arriva à Katyin (Katchéna), se dirigea vers les pays des Touareg, se dirigea vers le Fezzan, vers l'Egypte, Djedda où l'on est tout près.
5 Il arriva à la limite (du territoire sacré), il s'arrêta à la station miqat jusqu'à ce qu'il eût répondu (par le labbeïka) ; il dit le labbeïka jusqu'à ce qu'il fût entré à la Mecque.
6 Lorsqu'il fut entré, de la Ka'ba il fit le tour les sept fois [prescrites] ; il se rendit à Safa et à Marwa; tout cela fut [pour lui] hors de mystère.
7 II s'arrêta auprès de l'endroit où priait notre père (Abraham), enfin il alla flairer la pierre noire, le puits de Zamzam fut touché.
8 Il fit encore la 'omra jusqu'au bout, refit les trajets [prescrits], rendit visite aux endroits licites et à ceux sacrés qui ne sont pas éloignés.
9 Tous ces lieux saints ils leur rendirent visite jusqu'au bout, tous les besoins qui les avaient préoccupés furent satisfaits.
4o Or il se trouve qu'il avait pris un ouerd avant de partir pour son
pèlerinage, cet ouerd célèbre dont les supériorités sont sans fin.
1 Ce qu'il avait pris, c'est d'un Talibé du Cheikh el Mortada, Abdoul Karim, celui de Timbo, qui aime [la religion] et ne [lui] sera jamais hostile.
2 Il se trouva que le Cheikh était mort, qu'il avait désigné comme Khalifaun un Talibé à lui, qui l'approchait de près, qui avait hérité en outre de supériorités qui n'ont pas de limite.
3 Enfin ils se rencontrèrent à la Maison d'Allah, à la Ka'ba de La Mecque.
Alors ils se saluèrent jusqu'à s'entreflairer lorsqu'ils se rencontrèrent.
4 Alors fleura bon la parenté de lait entre enfants de même mère et père [qui les unissait] pour avoir sucé tous deux ce même sein qui ne tarira pas.
5 Ils étaient aussi entrés ensemble dans ce fleuve au bon goût, frais aussi, à l'eau claire et limpide qui ne se trouble pas.
6 Là lui remit le Cheikh Mohammadou le livre qu'on appelle Djawahira : « Lis-le attentivement au point de ne plus t'écarter [de la voie]. »
7 Lorsqu'il l'eut étudié, il (le livre) l'assouplit jusqu'à ce qu'il fût complètement souple, pour [y] avoir vu ces pouvoirs du Cheikh, nombreux et qui n'ont pas de fin.
8 Le Différenciateur s'attacha à ses pas au sortir de la Ka'ba jusqu'à Dabata (Médine), pour rechercher par l'intermédiaire du descendant de Hachem une baraka qui n'ait pas de fin.
9 Ils arrivèrent à Médine, ils allèrent rendre visite à Celui qui a été fait le meilleur de tous; ils appliquèrent leurs pommettes contre le sol et fut flairée la terre du « jardin » qui sera sans inquiétude.
50 Le Différenciateur augmenta l'humilité de son caractère en donnant des biens (au Cheikh Mohammadou), par recherche d'une baraka qui n'ait pas de limite.
1 Ils firent un mois complet dans la ville parfumée, à Dabata, pour amasser quelques lumières du Meilleur qui ne se lasse pas.
2 Là nacquit la Pèlerine, fille du Cheikh el Mortada, qu'on nomme Madinatou ; que ce soit une sainte, on en est d'accord.
3 Ils sortirent ensemble de Médine, ils s'en retournèrent jusqu'à La Mecque.
Lorsqu'ils y furent arrivés, ils entrèrent dans le pèlerinage, qui fut doublé.
4 Le Différenciateur retourna en Égypte, confia ses gens, en prévision d'un voyage lointain, afin d'être hors de préoccupation [à leur sujet].
5 Le Différenciateur poursuivit son chemin vers Iliya (Jérusalem), jusqu'à ce qu'il eût rendu visite à cette maison [dite] Beïtu-1 Miqdasi (la Maison du Sanctuaire); tout fut [pour lui] hors de mystère.
6 Lorsqu'il y fut arrivé, il alla visiter tous les coins (les tombeaux);
les prophètes et les Compagnons furent visités, cessèrent d'être [pour lui] objet de préoccupation.
7 Tous les endroits de ces lieux saints, ils y rendirent visite
jusqu'à ce qu'on leur eût montré quelques merveilles qui n'ont pas de limite.
8 Jusqu'à ce qu'il fussent arrivés là où les gens de Loth furent anéantis, jusqu'à ce qu'ils se fussent tirés d'ignorance touchant cet abîme profond, [puis] on s'en retourna.
9 Le temps qu'ils passèrent en Cbam (Syrie) fut de sept mois; -lui et Aliou, ami intime, excellent, qui ne sera jamais méchant.
60 Lorsqu'ils eurent satisfait leurs besoins en Cbam, alors on s'en retourna vers la Maison d'Allah ; le pèlerinage alors fut triplé.
1 Là le Différenciateur s'attacha plus encore à notre Cheikh Mohammadou-l-Ghâli, afin de rechercher ce qui n'aura pas de fin.
2 Ils partirent de la Ka'ba, ils se dirigèrent ensemble vers Daiba (Médine), il alla une seconde fois
rendre visite à Ahmadou le Zamzami qui ne se lasse pas.
3 Il se trouva qu'étaient achevées trois années, ordonna notre Cheikh at-Tidjani, descendant du Prophète qui sera sans inquiétude [le jour du jugement]:
4 « Hé ! Mon mouride Mohammadou-l-Ghâli, qu'est-ce qui empêche que tu donnes à Omar le Foutanké la chose qu'il ambitionne,
5 les ouerds et les dzikrs et tous les secrets, et une autorisation saine entièrement; rien tu ne laisseras de côté. »
6 Il le prit, il l'amena jusqu'au « jardin » de Celui qui a été fait le meilleur, afin de le rendre témoin à un point qui dépasse tout.
7 Puis il lui dit (au Prophète) : « Sois témoin, j'ai remis à votre Talibé selon l'ordre de ton descendant et Talibé qui ne se lasse pas.
8 Je lui ai donné l'ouerd et le dzikr entièrement et, en même temps qu'une autorisation saine, un istikhâra qui ne deviendra pas obscur. »
9 Louange à Omar le Foutanké, qui aime [la religion] et ne [la] haïra pas,
qui s'est pourvu du coeur d'un homme qui a ceint ses reins, d'un homme ferme qui ne faiblira pas,
7o Comme il avait pensé rester (à Médine), alors lui ordonna le retour dans l'ouest : « Va balayer les pays », le supérieur qui ne se lasse pas :
1 « Toutes tes affaires dans ce monde et dans l'autre, toutes sont dans mes mains. Hé toi ! Mon Talibé, écoute pour bien retenir :
2 là certes [dans mes mains], tant que tu ne seras pas mêlé aux rois de ce monde et à leurs compagnons ; écoute pour bien comprendre. »
3 Le Différenciateur fit ses adieux à Daiba (Médine), fit route vers l'Égypte; afin que de nouveau il ait des nouvelles de ses gens, soit hors d'inquiétude.
4 Là s'assemblèrent les savants du Caire afin de mettre à l'épreuve
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Umar Tal Or Al-hajj UmarCreator: Tyam, Mohammadou Aliou
Contributing Institutions: David Robinson; MATRIX: The Center for Humane Arts, Letters, and Social Sciences Online at Michigan State University
Contributor: Henri Gaden (Translator)
Description: This excerpt comes from the beginning of a long poem in praise of Umar Tall and his career as a Muslim pilgrim, scholar and especially a leader of jihad. The poem is a "qasida," an Arabic form of 1200 verses. In this case it is written in Arabic characters but in the Pulaar language spoken by the core of Umar's followers. It was written in the late 19th century by one follower, Mohammadou Aliou Tyam, who lived in the Umarian capital of Segu but returned to Futa Toro after the French conquest of Segu in 1890. His text was transcribed and translated into French by a French Pulaarophone, Henri Gaden, while Gaden was living in Saint-Louis, Senegal and serving in the French administration of Mauritania in the 1930s.
Date Range: 1890-1899
Location: Segu, Senegal
Format: Text/jpeg
Language: Pulaar
Rights Management: For educational use only.
Digitizer: MATRIX
Archive: Institut Fondamental d'Afrique Noire (IFAN) in Dakar
Source: La vie d'El Hadj Omar. Qacida en Poular,ed. and trans. by Henri Gaden, Paris 1935. Original document can be found in the Fonds Gaden of IFAN at the university in Dakar.