Contemporary Dynamics of the Bou Kounta Qadiri Community
By Maria Grosz-Ngaté
20150919_AssaneSene
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Entrevue : Assane Sène, Cinquante, le 19 septembre 2015
00 :01 : Daouda Faye (DF) : Samedi 19 septembre 2015 à Cinquante1. Aujourd'hui nous sommes [ici] dans le cadre du projet « Dynamique Contemporaine de la Tarikha Kountiyou' de Ndiassane et nous recevons le professeur Assane Sène du lycée de Pout. Monsieur Sène, pourriez-vous vous présenter ?
Assane Sène: Ouais ! Vous l'avez déjà fait. D'abord, je vous remercie de m'avoir accordé cette interview qui montre vraiment que vous m'estimez beaucoup. Je m'appelle, comme vous l'avez dit, Monsieur Sène. Je suis professeur au lycée de Pout mais avant d'aller au lycée de Pout j'étais à Ndiassane, au CEM de Ndiassane. C'est nous d'ailleurs qui avons ouvert le CEM en 2003. Après cela, je suis [allé] à Keur Bousso où j'ai fait deux ans et [ensuite] je suis parti à la FASTEF2 pour une mise en position [de stage] pour obtenir le CAES3. Après cela, j'ai été affecté au Nouveau Lycée, le lycée Amadou Ndack Seck de Thiès. C'est après, en 2012, non en 2014, que je suis venu au lycée de Pout.
01 :26 : DF : Combien d'années est-ce que vous avez passées à Ndiassane ?
A Ndiassane, j'ai fait là-bas cinq ans : de 2003 à 2008. Cinq ans donc !
01 :39 : DF : Quelle fonction est-ce que vous avez occupé durant ces années ?
Durant ces années, les fonctions que j'ai occupées…j'ai été professeur d'histoire et de lettres, LHG [Lettres, histoire et géographie] également. Donc j'enseignais à la fois le français et l'histoire et la géographie parce qu'en ce moment j'avais comme diplôme le DUEL, qui équivaut au BAC. Dans l'enseignement sénégalais, si tu as le DUEL ou si tu as le BAC, tu es amené à enseigner deux matières, deux disciplines : le français plus une autre discipline. Comme moi j'étais obligé de prendre des classes en français et en histoire et géographie. Nous n'avions qu'une seule classe, au début, à Ndiassane. Une sixième ! Une sixième de neuf élèves.
02 :28 : DF : Donc vous avez pu observer une évolution du milieu scolaire durant cette [période].
Oui. Ça a évolué vraiment car d'une seule classe de neuf élèves, on est passé, l'année suivante, à deux sixièmes et également à une seule cinquième. En 2005 également l'horizon s'est élargi et je pense que le CEM a été construit. Au départ on était à l'école élémentaire où on avait une seule classe, où le directeur de l'école d'alors, qui s'appelait Sidi Lamine Kounta, nous avait hébergés. Il nous avait donné une seule salle de classe. La salle de classe, des fois quand on venait au cours on y trouvait parfois des choses pas vraiment catholiques : des graffitis sur le mur, des fois on trouvait là-bas des déchets humains. On était obligé de balayer avant d'entrer mais heureusement, deux ans après, grâce à l'entremise du khalife et avec ses relations, le ministre [de l'éducation] d'alors, je pense que c'était Moustapha Sourang, il a construit un bon… vraiment un grand CEM à Ndiassane et finalement toutes les difficultés qu'on avait auparavant se sont dissipés quoi.
03 :47 : DF : Durant votre présence à Ndiassane, qui était le khalife de Khadres ?
Le khalife, je pense que c'était Mame Bou. Mame Bou ! Le nom, c'est quoi encore ? J'oublie le nom hein. Il s'appelait El Hadji Mame Bou Kounta4.
04: 02: DF: El Hadji Mame Bou Kounta…
Il s'appelait El Hadji Mame Bou Kounta, ouais. C'était un vieux. Il était très âgé.
04 :11 : DF : Il parait que vous étiez assez proche du khalife à l'époque.
Bon, trop proche je crois que c'est trop dire parce que, oui, j'avais de bonnes relations avec les habitants de Ndiassane, tous ceux de Ndiassane. Surtout avec les jeunes il n'y a pas eu de problème. Par exemple je pouvais m'introduire dans son domicile sans problème comme vous le faites aujourd'hui avec le khalife. Des fois on nous recevait pour nous donner des conseils ou bien pour prier pour nous mais j'étais proche surtout de son fils, Sidi Mokhtar Kounta, je pense bien. Baye Sidi Kounta.
04 :51 : DF : Baye Sidi Kounta…
Oui, Baye Sidi Kounta. C'est le père des Hamza et autres. Lui, il m'appelait pour que je lui écrive des lettres qu'il devait adresser à ses talibés qui sont en France ou ailleurs à l'extérieur, des lettres dans lesquelles j'ai pu constater qu'il donnait des indications aux talibés. Il donnait des prières pour ces gens-là. [Ensuite] il donnait des indications, comment utiliser ses prières en France ou à l'extérieur. C'était comme ça. A maintes reprises, je ne peux pas compter, il a loué mes services, je lui écrivais ses lettres là, des indications. Comme par exemple, nous sommes en Afrique, les talibés qui sont à l'extérieur, comme lui c'est un marabout, ils lui font confiance, ils demandent des fois, lorsqu'ils ont un problème, de donner, comme un dit en wolof, des safaras. C'est ça qu'il me demandait d'écrire. Je lui écrivais sans problème les instructions et il envoyait la lettre en France ou [ailleurs] à l'extérieur.
05 :47 : DF : Donc quel aperçu des responsabilités et des préoccupations du Khalife avait vous eut durant cette période parce que tout à l'heure vous avez déjà évoqué quelques éléments par rapport à ça ?
Moi je pense que les khalifes de Ndiassane sont des khalifes que je qualifie de khalifes très modernes parce que ce sont des gens qui ne sont pas trop, comment dirai-je, restés à l'ancienne école. Ils s'ouvrent à la modernité parce que le Khalife, c'est lui qui a demandé à ce que le CEM soit construit. Il a demandé au ministre en public : à Ndiassane nous voulons un CEM et dare-dare le ministre a répliqué et a répondu favorablement. D'ailleurs ça, c'est une bonne chose parce qu'un khalife qui s'implique dans des choses pareils, si on voit… des fois on a tendance à dire que l'école française et les marabouts sont un tout petit peu en conflit ou bien en déphasage. Ce n'est pas le cas. A Ndiassane, j'ai pu constater que les khalifes sont vraiment modernes. D'ailleurs, l'un de leurs fils était le directeur de l'école élémentaire : Sidi Lamine Kounta, qui est décédé récemment. C'est un fils de Ndiassane. Lui, il a appris le Coran, après ils l'ont amené maintenant à étudier le français. Il a réussi à être directeur d'école, à Ndiassane même. Donc eux, ils ne s'opposent pas à cela, vraiment. Et puis, quand on va à Ndiassane, on se rend compte qu'il y a des édifices publics, c'est comme une ville maintenant. Il y'a tout, tout est moderne. Comparé à d'autres zones par exemple où les khalifes sont recroquevillés sur des coquilles anciennes pensant que ça ce n'est pas conforme à la réalité ou bien aux enseignements de leurs grands-pères.
07 :33 : DF : En fonction de votre expérience à Ndiassane, est-ce que vous pourriez offrir des réflexions pour aider à comprendre la dynamique actuelle de Ndiassane et de la tarikha Bou Kounta aux lecteurs du site web que nous cherchons à créer ?
D'abord je dois vous féliciter pour l'initiative que vous avez prise pour créer le site web. Ça aiderait beaucoup à des sénégalais qui ne savent même pas… qui ne sont pas beaucoup imprégnés de la tarikha khadriya parce qu'il y a beaucoup [de gens] qui ignorent le fonctionnement de la tarikha khadriya. On pense qu'au Sénégal il y a deux grandes tarikhas, tidiane et mouride… mais aussi c'est une bonne initiative donc. Bon, moi je vais souvent à Ndiassane lors des cérémonies et autres là, mais actuellement pour pouvoir donner une impression…, je pense que je suis un peu déconnecté par rapport à Ndiassane. Ça fait longtemps que je ne vis pas là-bas. Je pense que c'est un peu trop… Je ne peux pas trop m'avancer.
08 : 32 : DF : Ok. Votre mot de la fin ?
Bon, [le] mot de la fin, c'est encore vous remercier comme je l'ai fait au départ, vous remercier chaleureusement, chaleureusement je dis bien parce que… Je pense… vous remercier, vous Daouda Faye, remercier Hady, remercier également…
08 :49 : DF : Maria…
Maria qui vous a cru, ça veut dire que… Sène était à Ndiassane, il pourra beaucoup nous dire. Vraiment je la remercie de l'initiative et je l'encourage également à persévérer et ça également, comme c'est la science…en tout cas, nous la remercions et la félicitons également et lui disons « du courage » pour la bonne réussite de son œuvre.
09 :15 : DF : Merci !
Merci beaucoup !
~~~~~~~
1 Cinquante est un village près de Pout.
2 FASTEF (Ex Ecole Normale Supérieure de Dakar, la Faculté des Sciences et Technologies de l'Education et de la Formation est chargée de former les enseignants du moyen et du secondaire et les inspecteurs de l'éducation.
3 Certificat d'Aptitude à l'Enseignement Secondaire
4 Le Khalife au début de la période dont parle M. Sene était Cheikh Bou Mouhamed Kounta. Khalife Cheikh Bou Mouhamed Kounta est décédé en 2006. El Hadji Mame Bou Mamadou Kounta l'a succédé.
00 :01 : Daouda Faye (DF) : Samedi 19 septembre 2015 à Cinquante1. Aujourd'hui nous sommes [ici] dans le cadre du projet « Dynamique Contemporaine de la Tarikha Kountiyou' de Ndiassane et nous recevons le professeur Assane Sène du lycée de Pout. Monsieur Sène, pourriez-vous vous présenter ?
Assane Sène: Ouais ! Vous l'avez déjà fait. D'abord, je vous remercie de m'avoir accordé cette interview qui montre vraiment que vous m'estimez beaucoup. Je m'appelle, comme vous l'avez dit, Monsieur Sène. Je suis professeur au lycée de Pout mais avant d'aller au lycée de Pout j'étais à Ndiassane, au CEM de Ndiassane. C'est nous d'ailleurs qui avons ouvert le CEM en 2003. Après cela, je suis [allé] à Keur Bousso où j'ai fait deux ans et [ensuite] je suis parti à la FASTEF2 pour une mise en position [de stage] pour obtenir le CAES3. Après cela, j'ai été affecté au Nouveau Lycée, le lycée Amadou Ndack Seck de Thiès. C'est après, en 2012, non en 2014, que je suis venu au lycée de Pout.
01 :26 : DF : Combien d'années est-ce que vous avez passées à Ndiassane ?
A Ndiassane, j'ai fait là-bas cinq ans : de 2003 à 2008. Cinq ans donc !
01 :39 : DF : Quelle fonction est-ce que vous avez occupé durant ces années ?
Durant ces années, les fonctions que j'ai occupées…j'ai été professeur d'histoire et de lettres, LHG [Lettres, histoire et géographie] également. Donc j'enseignais à la fois le français et l'histoire et la géographie parce qu'en ce moment j'avais comme diplôme le DUEL, qui équivaut au BAC. Dans l'enseignement sénégalais, si tu as le DUEL ou si tu as le BAC, tu es amené à enseigner deux matières, deux disciplines : le français plus une autre discipline. Comme moi j'étais obligé de prendre des classes en français et en histoire et géographie. Nous n'avions qu'une seule classe, au début, à Ndiassane. Une sixième ! Une sixième de neuf élèves.
02 :28 : DF : Donc vous avez pu observer une évolution du milieu scolaire durant cette [période].
Oui. Ça a évolué vraiment car d'une seule classe de neuf élèves, on est passé, l'année suivante, à deux sixièmes et également à une seule cinquième. En 2005 également l'horizon s'est élargi et je pense que le CEM a été construit. Au départ on était à l'école élémentaire où on avait une seule classe, où le directeur de l'école d'alors, qui s'appelait Sidi Lamine Kounta, nous avait hébergés. Il nous avait donné une seule salle de classe. La salle de classe, des fois quand on venait au cours on y trouvait parfois des choses pas vraiment catholiques : des graffitis sur le mur, des fois on trouvait là-bas des déchets humains. On était obligé de balayer avant d'entrer mais heureusement, deux ans après, grâce à l'entremise du khalife et avec ses relations, le ministre [de l'éducation] d'alors, je pense que c'était Moustapha Sourang, il a construit un bon… vraiment un grand CEM à Ndiassane et finalement toutes les difficultés qu'on avait auparavant se sont dissipés quoi.
03 :47 : DF : Durant votre présence à Ndiassane, qui était le khalife de Khadres ?
Le khalife, je pense que c'était Mame Bou. Mame Bou ! Le nom, c'est quoi encore ? J'oublie le nom hein. Il s'appelait El Hadji Mame Bou Kounta4.
04: 02: DF: El Hadji Mame Bou Kounta…
Il s'appelait El Hadji Mame Bou Kounta, ouais. C'était un vieux. Il était très âgé.
04 :11 : DF : Il parait que vous étiez assez proche du khalife à l'époque.
Bon, trop proche je crois que c'est trop dire parce que, oui, j'avais de bonnes relations avec les habitants de Ndiassane, tous ceux de Ndiassane. Surtout avec les jeunes il n'y a pas eu de problème. Par exemple je pouvais m'introduire dans son domicile sans problème comme vous le faites aujourd'hui avec le khalife. Des fois on nous recevait pour nous donner des conseils ou bien pour prier pour nous mais j'étais proche surtout de son fils, Sidi Mokhtar Kounta, je pense bien. Baye Sidi Kounta.
04 :51 : DF : Baye Sidi Kounta…
Oui, Baye Sidi Kounta. C'est le père des Hamza et autres. Lui, il m'appelait pour que je lui écrive des lettres qu'il devait adresser à ses talibés qui sont en France ou ailleurs à l'extérieur, des lettres dans lesquelles j'ai pu constater qu'il donnait des indications aux talibés. Il donnait des prières pour ces gens-là. [Ensuite] il donnait des indications, comment utiliser ses prières en France ou à l'extérieur. C'était comme ça. A maintes reprises, je ne peux pas compter, il a loué mes services, je lui écrivais ses lettres là, des indications. Comme par exemple, nous sommes en Afrique, les talibés qui sont à l'extérieur, comme lui c'est un marabout, ils lui font confiance, ils demandent des fois, lorsqu'ils ont un problème, de donner, comme un dit en wolof, des safaras. C'est ça qu'il me demandait d'écrire. Je lui écrivais sans problème les instructions et il envoyait la lettre en France ou [ailleurs] à l'extérieur.
05 :47 : DF : Donc quel aperçu des responsabilités et des préoccupations du Khalife avait vous eut durant cette période parce que tout à l'heure vous avez déjà évoqué quelques éléments par rapport à ça ?
Moi je pense que les khalifes de Ndiassane sont des khalifes que je qualifie de khalifes très modernes parce que ce sont des gens qui ne sont pas trop, comment dirai-je, restés à l'ancienne école. Ils s'ouvrent à la modernité parce que le Khalife, c'est lui qui a demandé à ce que le CEM soit construit. Il a demandé au ministre en public : à Ndiassane nous voulons un CEM et dare-dare le ministre a répliqué et a répondu favorablement. D'ailleurs ça, c'est une bonne chose parce qu'un khalife qui s'implique dans des choses pareils, si on voit… des fois on a tendance à dire que l'école française et les marabouts sont un tout petit peu en conflit ou bien en déphasage. Ce n'est pas le cas. A Ndiassane, j'ai pu constater que les khalifes sont vraiment modernes. D'ailleurs, l'un de leurs fils était le directeur de l'école élémentaire : Sidi Lamine Kounta, qui est décédé récemment. C'est un fils de Ndiassane. Lui, il a appris le Coran, après ils l'ont amené maintenant à étudier le français. Il a réussi à être directeur d'école, à Ndiassane même. Donc eux, ils ne s'opposent pas à cela, vraiment. Et puis, quand on va à Ndiassane, on se rend compte qu'il y a des édifices publics, c'est comme une ville maintenant. Il y'a tout, tout est moderne. Comparé à d'autres zones par exemple où les khalifes sont recroquevillés sur des coquilles anciennes pensant que ça ce n'est pas conforme à la réalité ou bien aux enseignements de leurs grands-pères.
07 :33 : DF : En fonction de votre expérience à Ndiassane, est-ce que vous pourriez offrir des réflexions pour aider à comprendre la dynamique actuelle de Ndiassane et de la tarikha Bou Kounta aux lecteurs du site web que nous cherchons à créer ?
D'abord je dois vous féliciter pour l'initiative que vous avez prise pour créer le site web. Ça aiderait beaucoup à des sénégalais qui ne savent même pas… qui ne sont pas beaucoup imprégnés de la tarikha khadriya parce qu'il y a beaucoup [de gens] qui ignorent le fonctionnement de la tarikha khadriya. On pense qu'au Sénégal il y a deux grandes tarikhas, tidiane et mouride… mais aussi c'est une bonne initiative donc. Bon, moi je vais souvent à Ndiassane lors des cérémonies et autres là, mais actuellement pour pouvoir donner une impression…, je pense que je suis un peu déconnecté par rapport à Ndiassane. Ça fait longtemps que je ne vis pas là-bas. Je pense que c'est un peu trop… Je ne peux pas trop m'avancer.
08 : 32 : DF : Ok. Votre mot de la fin ?
Bon, [le] mot de la fin, c'est encore vous remercier comme je l'ai fait au départ, vous remercier chaleureusement, chaleureusement je dis bien parce que… Je pense… vous remercier, vous Daouda Faye, remercier Hady, remercier également…
08 :49 : DF : Maria…
Maria qui vous a cru, ça veut dire que… Sène était à Ndiassane, il pourra beaucoup nous dire. Vraiment je la remercie de l'initiative et je l'encourage également à persévérer et ça également, comme c'est la science…en tout cas, nous la remercions et la félicitons également et lui disons « du courage » pour la bonne réussite de son œuvre.
09 :15 : DF : Merci !
Merci beaucoup !
~~~~~~~
1 Cinquante est un village près de Pout.
2 FASTEF (Ex Ecole Normale Supérieure de Dakar, la Faculté des Sciences et Technologies de l'Education et de la Formation est chargée de former les enseignants du moyen et du secondaire et les inspecteurs de l'éducation.
3 Certificat d'Aptitude à l'Enseignement Secondaire
4 Le Khalife au début de la période dont parle M. Sene était Cheikh Bou Mouhamed Kounta. Khalife Cheikh Bou Mouhamed Kounta est décédé en 2006. El Hadji Mame Bou Mamadou Kounta l'a succédé.
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Courtesy of Maria Grosz-Ngaté
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Creator: Sene, Assane
Hady Sow
Hady Sow
Description: Mr. Assane Sène teaches at the lycée of Pout after having taught at several schools, including the Collège of Ndiassane (2003-08). He briefly discusses the development of the Collège and then describes his interactions with the Kounta family. Asked about his perspective on the responsibilities and concerns of the khalif, he notes that he considers the Kountas to be modern and forward-looking due to their openness to secular education.
Interview in French by Hady Sow, transcribed by Gana Ndiaye.
Interview in French by Hady Sow, transcribed by Gana Ndiaye.
Date: September 19, 2015
Date Range: 2010-2019
Location: Cinquante, Thies, Senegal
Format: Audio/mp3
Language: French
Rights Management: For educational use only.
Contributing Institution: Maria Grosz-Ngate; MATRIX: Center for Digital Humanities and Social Sciences at Michigan State University
Contributor: Gana Ndiaye
Digitizer: Maria Grosz-Ngaté