Contemporary Dynamics of the Bou Kounta Qadiri Community
By Maria Grosz-Ngaté
The Movement of Young Qadiris in Senegal
The Movement of Young Qadiris in Senegal (Mouvement des Jeunes Khadres du Sénégal), also known by its initials MJKS, is the youth association of the Bou Kounta tarikha. It began in the late 1990s when three young men -- Makhtar Ndiaga Koné, Cheikh Al-Khalifa Kounta, and Biram Diop* -- decided to mobilize youths to become more actively involved in the religious life of the community. As part of this effort they wanted youth to be more educated about the Kounta founding family and to actively engage in disseminating this knowledge. After obtaining the approval of the khalif for their initiative they created an organizational structure with by-laws, registered the association with the Senegalese state, and began recruiting members of both genders. They set age 15 as the minimum for joining the organization but did not institute an upper age limit. Although people of any age can become a member, leadership remains with the youth (defined as a social rather than a demographic category). MJKS charges a small membership fee that is used to defray expenses.
As their numbers grew the MJKS leadership expanded the organizational framework to include local ‘cells’ that could organize prayer rituals and other events, provide socio-economic support to its members, and manage themselves. Women make up a significant percentage of the cells and are also active in the leadership. MJKS cells occasionally make ziara (pious visits) to Ndiassane and offer gifts to the khalif on those occasions. Members of the national executive committee visit cells periodically and may call on them for logistical assistance, for instance when the khalif visits a community, but especially during ritual events in Ndiassane such as the annual pilgrimage (gàmmu). Male MJKS members can be readily identified on those occasions by their light-blue tunics that bear the initials of the association and a camel. Mr. Cheikh Abdul Khadre al-Jilani Camara explains in his interview that they chose the camel rather than the austrich, symbol of the Kounta, because the Prophet Mohamed made the journey from Mecca to Medina on a white camel.
Making the Bou Kounta tarikha better known and increasing public knowledge about it has been a central concern of the MJKS. The movement therefore formed its own research group that collects documents, photos, and accounts about the history of the Kounta family. It exhibits a selection of them during the gàmmu and at other events. The group also developed a genealogy of the spiritual chain. In addition, the MJKS has created a Facebook page where members re-post articles to which they want to draw attention.
Cheikh Bou Diop is one of the early MJKS members who has been active in increasing the visibility of the tarikha. Following in his father’s footsteps as a singer for the Kounta family, he composes songs in Wolof and in Arabic and performs them during the annual pilgrimage and at many other religious celebrations. He notes in his interview that it is incumbent on the youth to be involved in their religion and to continue the work of their elders, pointing out that the Prophet Mohamed himself accorded considerable importance to the youth. Cheikh Bou Diop has gained prominence well beyond Ndiassane and has contributed immensely to the religious life of the community through his music.
Note
*son of a well-known follower of Cheikh Bou Kounta, also named Biram Diop
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Le Mouvement des Jeunes Khadres du Sénégal
Traduit par Dr. Moussa Thiao
Le mouvement des jeunes Khadres du Sénégal, connu aussi par ses initiales MJKS, est l’association de jeunes fidèles de la tarikha Bou Kounta. Il a débuté vers la fin des années 90 quand trois jeunes hommes – Makhtar Ndiaga Koné, Cheikh Al-Khalifa Kounta, et Biram Diop* – décidèrent de mobiliser des jeunes pour les amener à s’impliquer de façon plus active dans la vie religieuse de la communauté. Ils consacrent une bonne partie de leurs efforts à l’éducation des jeunes sur la famille fondatrice des Kounta, et à l’exhortation à la participation active dans la dissémination de ce savoir. Après l’approbation de l’initiative par le Khalif, et la création d’un cadre organisationnel régi par les lois et règlements en vigueur au Sénégal, ils obtinrent un récépissé et procédèrent au recrutement des membres masculins et féminins. Pour adhérer au mouvement il faut être âgé de 15 ans au minimum, mais aucun âge maximum n’a été fixé. Cependant, même s’ils sont peu rigoureux sur la tranche d’âge des adhérents, l’instance dirigeante est exclusivement réservée à la jeunesse (définie comme une catégorie sociale plutôt que démographique). Pour couvrir leurs dépenses, le MJKS impose une modique somme comme frais d’adhésion.
Au fur et à mesure que les membres du MJKS augmentent, l’instance dirigeante élargit le cadre organisationnel pour inclure des cellules capables d’organiser des prières et autres évènements, d’apporter un soutien socio-économique à ses membres et d’assurer une gestion autonome. Les femmes représentent une part importante des cellules et sont aussi actives dans les instances dirigeantes. Les cellules du mouvement MJKS effectuent des ziaras à Ndiassane de temps en temps, et offrent des cadeaux au khalif à de pareilles occasions. Les membres du comité exécutif national effectuent des visites périodiques au niveau des cellules et peuvent faire appel aux cellules pour une assistance d’ordre logistique. Par exemple lors des visites du khalif auprès d’une communauté, et particulièrement pendant les évènements rituels à Ndiassane tels que le gàmmu annuel. Lors de ces occasions, les membres de sexe masculin du MJKS sont facilement identifiables par leurs tuniques de couleur bleue claire sur lesquelles sont inscrites les initiales de l’association et l’effigie d’un chameau. Dans un entretien avec Mr. Cheikh Abdul Khadre al-Jilani Camara, il explique qu’ils ont choisi le chameau plutôt que l’autruche, symbole des Kounta, parce que le Prophète Mohamed avait effectué le voyage de la Mecque à Médine sur le dos d’un chameau blanc.
Rendre la tarikha Bou Kounta plus populaire et mieux connue a toujours été au cœur des préoccupations du MJKS. C’est ainsi que le mouvement forma son propre groupe de recherche chargé de collectionner des documents, des photos, des récits sur la famille Kounta. Lors du gàmmu et pendant d’autres occasions, le MJKS faits des expositions portant sur une sélection d’archives. En plus d’avoir développé une généalogie de la chaine spirituelle, le MJKS a créé une page Facebook ou les membres partagent des articles sur lesquels ils souhaitent attirer l’attention du public.
Cheikh Bou Diop est un des membres fondateurs du MJKS. Il a activement contribué à l’augmentation de la visibilité de la tarikha. Suivant les pas de son père, chanteur de la famille Kounta, il compose des chansons en wolof et en arabe et fait des prestations durant le pèlerinage annuel et à bien d’autres célébrations religieuses. Dans son entretien, il précise qu’il incombe à la jeunesse de s’engager dans la religion et de continuer le travail des anciens. Il souligne au passage la grande importance que le Prophète lui-même accordait à la jeunesse. A travers sa musique, Cheikh Bou Diop dont la notoriété va au-delàs de Ndiassane a énormément contribué à la vie religieuse de la communauté Khadre.
Note
*Fils d’un célèbre disciple de Cheikh Bou du même nom.